13 février 2007

Je quitte le boulot flageolant, la tête qui cogne. Je préviens la chef. Elle hésite à me laisser rentrer -"Vous savez, manque de personnel... vos élèves..."- et finit par me congédier un sourire aux lèvres. Je m'écrase dans le lit et me relève neuf. Tout s'est envolé. Mais ça me fait peur.

Recommencé à enseigner mon instrument. C'est bizarre.

Je n'ai rien à dire. Juste envie d'écrire. Chasser mon vague "sais pas trop quoi faire" en sentant les touches sous mes doigts, placer les mots de manière presque automatique.

Je suis de bonne vie et moeurs me dit la femme blonde de la commune. Et je retrouve mon identité dans deux-trois semaines, après m'en être fait dépouiller il y a plus de trois mois dans le tram. "Parce que sans papier, sans puce électronique quelque part en poche, tu n'es plus rien. Ce n'est plus la démocratie", me dit Monique autour d'un spaghetti partagé à douze dans un premier étage d'entrepôt qui me fait un peu penser à la fabrique de bateaux familiale du "Petit Baigneur". Elle me fait rire. Elle n'a aucune carte magnétique, aucune carte à puce, refuse carte "sis" et carte d'identité "électronique". Et en plus, elle ne mange pas de viande. Elle a peut-être l'impression d'être plus libre, mais, même si je comprends un peu sa démarche, moi, je la trouve un peu con, avec son épinette et sa bolognaise au quorn.

Je découvre "Pinocchio court toujours". Je ne sais pas, y a un truc avec Romain Didier. Je crois que c'est l'unique artiste de cette planète (parce que sur une autre planète, y a Brigitte Fontaine) dont je découvre le travail fébrilement, avec les mêmes oreilles d'enfant que quand ma mère nous le faisait écouter dans la voiture, en route vers le Normandie.

www.pinocchiocourttoujours.com

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