17 octobre 2007


J'envie tous ceux que la nostalgie n'atteint pas. Tous ceux que le passé ne fait jamais pleurer, comme moi, maintenant, bêtement, en reparcourant son ancien blog. Là où il est écrit "Bientôt avec lui", dans la colonne de gauche, là où le "lui", c'était moi. Je trouve bizarre ces traces présentes d'un passé révolu. Ces tranches de vie non effacées de la toile, comme ces vidéos d'entre Lausanne et Marchin, sur lesquelles je reclique, au hasard, comme pour me téléporter là où ma vie n'est plus. Paris est derrière nous définitivement, même si c'est là qu'on aime se retrouver. Notre vie à Paris est derrière nous. Et un jour, ce n'est pas elle qu'on choisira pour nous poser un peu.

Je voudrais voir devant, seulement devant. Et à la place, c'est le passé que j'ai en face de moi. Parfois je ferme les yeux et je veux attraper encore une fois des mains nos balades sur les quais, nos regards et nos mains entrelacées sur le lit d'une Suisse aux cheveux rasés, un taxi qui nous lâche Porte de Versailles... J'ignore si c'est entièrement de la nostalgie, ou simplement le désir d'être loin, d'être avant, par peur du présent.

Je veux des rues animées. Bruxelles est morte, souvent. Je veux des vitrines colorées avec lui qui se reflète dedans. Puis des métros blancs et verts avec de la musique dedans. Je veux lire Luxembourg, Corentin Celton, Saint-Michel et Réaumur-Sébastopol quand je regarde par la fenêtre, et pas Etangs noirs, Eddy Merckx , Simonis ou Porte de Hal, des mots qui ne me parlent pas. Je veux des restos ouverts très tard, des bars un peu louches où la fumée de cigarette ne m'atteindrait pas. Je veux la fontaine Saint-Michel quand je sors du métro. Une promenade parc de Bercy. Un rendez-vous devant les grilles de la Cour Carrée et le voir arriver par les pyramides.

Je veux tout ça, et je suis là, et je n'en peux plus d'être là, entre mes préparations, mes copies à corriger et des dizaines de bouts de carton et d'odeur de colle pour ses maquettes. Je veux être insouciant un peu. Ailleurs.

Des codes sur les portes d'entrée et du vin dans des vieux verres jolis.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un vin d'amitié