14 juillet 2007


Mon amoureux dort. Je tire tout doucement le fil d'internet jusqu'au salon.

La nouvelle que je lis par mail à l'instant me glace le dos. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi le bonheur, et qui plus est celui de ceux que j'aime, n'arrive à être vraiment épargné plus d'un certain temps. Comme s'il n'existait de bonheur que celui qu'on vole. Merde.

Je n'ai pas osé venir ici depuis des semaines. Peur que ces pages se transforment en plages jaunes où les mots trop gros s'embourbent et disparaissent. Mais ce matin il faut que j'écrive pour y voir clair.

J'ai voulu le perdre. J'ai fait ma valise pour ça. Des affaires pour quatre jours, devant lui. Le temps de souffler et d'essayer de rebondir, ailleurs. Je l'ai vu prostré et incrédule, la détresse dans ses beaux yeux bleus. J'ai laissé là la valise. Aucune pitié dans cette valise restée dans un coin de la chambre. Juste la constatation, comme un boomerang en pleine tronche, que je l'aime et que ce ne sera possible qu'avec lui. Alors je reste mais pendant quelques heures, je ne veux plus le toucher. Et ce sentiment est atroce.

Il m'assure qu'il n'aime que moi, et je le crois, parce qu'il dit vrai. Je pensais pouvoir séparer tout. L'amour, la chimie qui fait que nos âmes ne s'apaisent que l'un avec l'autre; puis le sexe, ce sexe qui, une fois dur, ne trouve le repos qu'au contact d'un corps... pas toujours le même.

Il n'a jamais eu l'impression de me trahir, puisque je suis l'homme qu'il aime. L'unique homme avec qui tout devient possible. Mais ça s'est passé là, dans notre cocon et dans notre lit, à quelques pas du divan rouge. Je sens les choses et il n'aura fallu qu'une courte nuit pour que je décèle la présence d'un autre là où je n'étais pas, le temps d'un concert. Alors aujourd'hui, je n'arrive plus à passer une nuit dans notre lit. Je devine la tristesse dans ses yeux. Il voudrait que je revienne près de lui et que j'arrive à m'endormir paisiblement. Je ne sais pas si ce sera possible ici.

Je suis incapable de lui en vouloir de quoi que ce soit. Je vis juste avec l'idée que je ne suis pas le seul corps aimé et caressé. Que c'était un leurre, comme tous les autres. Je dois me faire à l'idée que ce n'est rien, puisque ce n'est rien.

Je ne sais pas si je dois, de mon côté, continuer à combattre tous ces fantasmes qui me surprennent parfois, ou sauter le pas, pour tenir bon et comprendre. Peut-être pour vivre, tout simplement.

Voilà, les mots sont dits. Ils traîneront peut-être moins à l'intérieur de moi. Pour la suite je ne sais pas du tout comment j'arriverai à gérer ça. Il a voulu promettre, j'ai refusé qu'il promette. Je ne veux entraver le bonheur de personne, même par amour.

Et si je n'arrive pas à vivre avec, je partirai. Mais comme je lui écrivais, je sais que j'ai une force incroyable en moi. Je crois que le temps à lui seul suffira.

Mercredi, nous décollons pour l'Espagne. Je verrai Millan, mon petit frère de là-bas. Nous ne nous appelons ni ne nous écrivons jamais. Quand on se voit, on se voit, c'est tout.

Je veux être loin. Ca nous fera du bien.

J'espère.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout avec toi

Anonyme a dit…

Bonnes vacances ;)Bisous
Marie

Anonyme a dit…

Tu manques!

Anonyme a dit…

Aiiii !

jamais tres loins, tu le sais...

je t'embrasse